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Les projets abondaient qui, réalisés, devaient permettre à tout le monde de se loger, — chacun suivant ses goûts. Maintenant que les terrains n’avaient plus que de l’utilité, que toute leur valeur financière s’était évanouie, on songeait à l’édification d’immeubles confortables, luxueux, où l’espace ne serait pas ménagé, et qui seraient adaptés aux besoins nés de la transformation sociale. On songeait aussi, au lieu de tant s’entasser dans les énormes et étroites cages à mouches, hautes de six à sept étages, à s’essaimer vers les banlieues et à y édifier des cottages où le « chez soi » se pourrait mieux savourer.

Cela, c’était l’avenir !… Un avenir qui allait se réaliser promptement !… Mais, en attendant d’avoir Paris tel qu’on le souhaitait, il fallait se résoudre à l’habiter tel qu’on l’avait. On fit au mieux !

D’ailleurs, comme la répartition des locaux ne se fit pas par méthode autoritaire ; comme ce furent les habitants eux-mêmes qui dans leurs groupes, en décidèrent, — d’abord par rues, puis par quartiers, puis pour l’ensemble, — l’opération se fit avec le minimum de tiraillements.

Au préalable, il fut décidé qu’un certain nombre d’habitations princières, flanquées de jardins splendides, seraient réservées aux vieillards. Puis, en principe, il fut convenu que chacun conserverait ses anciens locaux, en tablant sur le minimum d’une pièce par personne, — et que les plus mal logés déménageraient les premiers.

Les « ci-devant » qui n’avaient pas émigré furent invités, avec le tact désirable, à choisir dans leurs immeubles les pièces qu’ils tenaient à se réserver ;