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mis à la libre disposition de tous : ils veillèrent à leur entretien, à leur réfection ; ils dressèrent les statistiques des locaux vides, s’occupèrent de régulariser les déménagements et les aménagements ; ils dénombrèrent aussi les locaux insalubres et, pour qu’y soient faits les travaux nécessaires, se mirent en rapport avec les syndicats du bâtiment ; ils marquèrent pour la destruction les ignobles bâtisses qui recelaient dans leurs taudis toutes les pestilences et tous les germes d’infection.

Pour ces besognes, ces groupements furent aidés par des commissions d’architectes, d’entrepreneurs, d’ingénieurs, ralliés à la révolution, qui concoururent, avec empressement, à l’assainissement et à l’embellissement de la ville.

Entre les multiples besognes assumées par ces groupements, nulle n’eut autant le caractère de corvée que celle qui consista à assurer une loyale répartition des locaux d’habitation. Tant que la question s’était limitée à déloger les malheureux de leur taudis, et à les installer mieux, la chose avait été relativement simple. Ce fut autre, lorsqu’il fallut satisfaire aux réclamations de locataires qui se trouvaient mal à l’aise. En majeure partie, leurs doléances étaient fondées, les immeubles de l’ancien régime ayant été rarement construits en vue du confort, — mais toujours avec la préoccupation du « rapport ». Les hôtels princiers des quartiers aristocratiques eux-mêmes, quoique aguichants d’aspect, n’étaient pas de pratique utilisation : le confort n’y étant possible qu’avec le concours d’une nombreuse domesticité.