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ils ne s’ignorèrent pas et ils surent nouer des relations intersyndicales qui donnèrent aux services municipaux une coordination qu’ils n’avaient encore jamais eue. Il en résulta une répartition du travail qui n’eut pas les incohérences de l’ancien régime. On n’assista plus, par exemple, au successif défoncement et au successif repavage d’une même voie pour l’exécution de divers travaux qui, avec un peu d’accord, auraient pu s’effectuer simultanément.

La maxime fut de faire vite et bien, — mais son application découla de la structure sociale et non d’ordres et d’injonctions. Il n’y avait plus intérêt pour personne à traîner les travaux en longueur, à accumuler et à exagérer les heures de présence, non plus à saboter, à procéder à des malfaçons ou à des gaspillages de matériaux. À ce faire, on eût porté tort à tout le monde et à soi-même, — sans le moindre profit.


À côté de ces syndicats, auxquels incombaient les travaux municipaux, il se créa des groupements, des assemblées, et s’y adjoignirent tous ceux qui le voulurent, sans distinction de professions, — en qualité d’habitants et non en tant que producteurs.

La ville se trouva ainsi recouverte, enchevêtrée d’un réseau fédératif qui eut l’avantage de familiariser la population entière avec sa vie nouvelle.

Ces groupements se préoccupèrent des mesures d’hygiène, de salubrité et, par leurs conseils et leurs critiques, participèrent à l’administration de la cité. Ils s’attribuèrent les fonctions de gérance morale des immeubles, proclamés propriété sociale et, naturellement,