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vers la propriété sociale ; ils n’eurent qu’à réorganiser le travail.

Dans les corporations où, dès avant la révolution, les syndicats étaient forts, la transformation s’accomplissait assez facilement ; les syndiqués — qui formaient l’ossature consciente du nouvel état de choses, — entraînaient leurs camarades, leur donnaient le ton. Par contre, dans celles où le noyau syndical était resté faible et inconsistant, des difficultés surgirent ; elles résultèrent de l’apathie dont avaient, jusque-là, fait preuve ces catégories d’ouvriers : ayant été incapables de se révolter, il était à prévoir qu’ils le seraient, au moins autant, à prendre les mesures qu’exigeait la réorganisation administrative et technique des services dont ils avaient charge.

Entre autres, ce fut le cas pour le personnel du réseau métropolitain, que la Compagnie exploitante avait su intimider et conserver à l’état de poussière humaine. On ne pouvait, pourtant, sous l’excuse de cette inertie, laisser se perpétuer l’administration capitaliste ; et on ne pouvait, non plus, heurter la mentalité des employés intéressés et procéder à une réorganisation dont ils n’auraient pas compris l’urgente nécessité. C’eût été une mauvaise solution, car elle eût consisté à substituer une autorité prolétarienne à l’autorité capitaliste.

Pour résoudre cette difficulté, les trop rares syndiqués de cette administration, d’accord avec des militants d’autres groupements, entreprirent la conversion de leurs camarades. Ils les réunirent, leur exposèrent le mécanisme de l’ordre social nouveau, et ils