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L’opération révolutionnaire, qui transforma si radicalement le service des communications — qu’on peut qualifier de réseau nerveux de la société, — se renouvela, à peu près identiquement, pour le fonctionnement des chemins de fer, — qu’on peut comparer au réseau artériel et veineux.

Le syndicat des travailleurs de la voie ferrée se substitua aux Compagnies particulières et à l’État, prenant possession des gares, du matériel roulant et des ateliers de fabrication et de réparation. Cela fait, tout comme pour le service postal, des commissions élaborèrent les mesures utiles afin d’établir un fonctionnement aussi parfait que possible. On avisa à l’unification des réseaux, à la suppression des budgétivores, à l’épuration du personnel, à l’élaguement de toute la superfétation bureaucratique, paperassière et de folle comptabilité. Ces diverses mesures permirent de verser au service actif un nombre considérable d’employés, précédemment immobilisés à des besognes oiseuses et superflues.

Le transport des voyageurs, ainsi que celui des marchandises, fut gratuit et, pour faire face à leurs besoins, les employés reçurent, comme leurs camarades de la corporation postale, « cartes » et « carnets de consommation ».

Cette gratuité des transports n’était, en fait, que l’extension à tous d’un privilège jusqu’alors réservé aux grands personnages de l’État, aux députés et autres notabilités, ainsi qu’à certaines catégories de fonctionnaires et aux employés de chemin de fer. Certes, aux premiers moments, cette possibilité de se déplacer à sa guise, sans bourse délier, fut une