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voulurent s’interposer. Le nouveau colonel, d’un ton sec, leur dit : « Messieurs, vous avez six heures pour évacuer la place… » Après quoi, le régiment rentra à sa caserne… et, le lendemain, plus un des anciens officiers n’était en ville. »


Cette épuration militaire était de même ordre, — quoique dans une sphère d’action différente, — que celle à laquelle procédèrent les postiers de la nouvelle révolution. II s’avère ainsi qu’il y a, dans les tactiques révolutionnaires, une persistante identité qui se retrouve à des époques différentes, modifiée seulement par la diversité du milieu.


En même temps que la fédération des P.T.T. menait à bien la réorganisation matérielle des services, elle élucidait et solutionnait le délicat problème des rapports avec le public. Le système qui fut adopté, — la gratuité du transport des correspondances et des communications télégraphiques et téléphoniques, — était en germe depuis longtemps ; il avait été entrevu, même dans la société bourgeoise, qui s’y était acheminée progressivement. En effet, n’était-ce pas la presque gratuité que l’affranchissement à dix centimes pour les lettres à destination des colonies ? Et n’était-ce pas un communisme relatif que d’exiger même taxe pour une lettre taisant quelques kilomètres que pour une transportée au delà des mers ?

Avec la gratuité, le mécanisme des services se