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d’employés de chaque catégorie visèrent à servir d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, en simplifiant à l’extrême les opérations. Comme il ne s’agissait plus de faire du trafic, de tirer bénéfice du service que rendaient ces intermédiaires, le fonctionnement des magasins rappela le système des coopératives de consommation.

À la multiplicité des boutiques qui, autrefois, se concurrençaient âprement, fut substitué un réseau de magasins généraux, avec dépôts de quartier. Cette simplification eut pour premier résultat d’alléger considérablement le mécanisme de répartition, et quantité d’employés, devenus inutiles, se rejetèrent sur la production. L’organisation méthodique de ces magasins généraux et de ces dépôts ne s’effectua pas sans résistance. Bien des petits commerçants s’apeurèrent et persistèrent à vivre leur vie d’antan. À ceux-là, il ne fut pas fait violence. On les laissa végéter dans leur coin. D’autres s’amadouèrent et, avec eux, il y eut transaction, comme dans le commerce alimentaire : certaines de leurs boutiques se muèrent en dépôts de quartier et les appréhensions qui, dès les premiers jours, avaient hanté ces ex-commerçants, disparurent. Ils constatèrent vite qu’ils n’avaient pas perdu au change : leur existence, fréquemment pleine de soucis, d’inquiétudes, de tracas, avait fait place à une vie aisée, plus large, sans craintes du lendemain.


La distribution des produits de première nécessité s’effectua sur un mode communiste. Il était seulement