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des anciens titulaires de ces petits commerces. Les petits patrons, boulangers, bouchers, épiciers, furent invités à s’affilier au syndicat de leur corporation et, de commerçants ils devinrent répartiteurs, — dans leur boutique, quand celle-ci fut conservée. Ceux d’entre eux qui refusèrent ces propositions furent simplement boycottés : ils ne trouvèrent pas d’ouvriers pour travailler à leur compte. En outre, comme chez eux il fallait acheter, selon l’ancien système, ils eurent mince clientèle. La leçon fut profitable à la plupart, qui vinrent vite à composition, — et qui n’eurent pas à le déplorer.

La trustification de certains commerces de l’alimentation facilita le ravitaillement et la répartition ; ainsi fut-il, entre autres, pour la laiterie. Les services des trusts furent remis en activité et il n’y eut qu’à modifier le régime de ces maisons d’accaparement pour en faire des organismes sociaux.

Les coopératives de consommation qui, dans la société bourgeoise, avaient été utiles pour concurrencer le commerce, libérer la consommation de l’emprise capitaliste, allaient s’étioler, maintenant que les fonctions de distribution, dont elles s’étaient jusque-là acquittées, faisaient retour aux syndicats. Pourtant, durant toute la période de tâtonnement et de réorganisation, elles rendirent de bons services et furent de précieux auxiliaires.


Dans les diverses branches de l’ancien commerce, l’organisation des services de répartition s’opéra sur le même plan que pour l’alimentation : les syndicats