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Dans les régions où syndicats agricoles et coopératives de production fonctionnaient depuis longtemps, leur mission se trouvait simplifiée ; les esprits y étaient préparés à des modes d’échange moins rudimentaires que celui du troc de leurs produits contre de l’or. Dans les parages où la vie sociale n’avait commencé qu’avec la révolution, — et plus encore dans les coins réfractaires, — ils durent déployer tous leurs moyens de persuasion. En aucune circonstance, il ne pouvait être question de recourir à la force. Celle-ci était légitime pour réduire à l’impuissance les gouvernants, anéantir l’exploitation capitaliste, — et non pour convaincre le peuple !

S’il était des paysans, des artisans, de maigres propriétaires, de petits bourgeois, auxquels les missionnaires de la révolution ne pouvaient faire partager leurs convictions, le temps et l’exemple y remédieraient.


Sans désemparer, les syndicats de boulangers, de bouchers, de laitiers, d’épiciers et autres s’étaient mis en mesure d’assurer la répartition et d’en perfectionner le mécanisme. C’était eux qui, dorénavant, chacun dans sa spécialité, avaient charge de pourvoir aux besoins, — la répartition devenant fonction sociale. Le système des boutiques disséminées ou dressées face à face, se faisant concurrence, était trop absurde pour être maintenu.

En attendant mieux, un hâtif recensement des magasins utiles fut dressé et ceux considérés comme faisant double emploi furent fermés. Dans la plupart des cas, on prit ces mesures avec le consentement