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moments, la confiance en le nouveau régime ne serait pas assez grande pour que maraîchers, éleveurs et fournisseurs divers consentissent à expédier sur Paris, sans la certitude de recevoir rémunération de leurs envois.

Il fut pallié à cette difficulté par des expédients. On puisa aux réserves en numéraire des banques et, en attendant l’accoutumance à d’autres procédés d’échange, on indemnisa les fournisseurs selon les anciens procédés commerciaux.

Les divers syndicats de l’alimentation, chacun dans sa sphère, avaient dressé inventaire des approvisionnements en magasin et élaboré une statistique approximative des quantités de produits nécessaires quotidiennement. Parallèlement à cette opération, des délégués avaient reçu mission de parcourir les centres d’expédition, donnant aux expéditeurs les garanties désirables, afin que fussent rétablis les envois. Pour remplir ce mandat, les bonnes volontés ne firent pas défaut. Outre les militants des grandes coopératives de consommation ou d’achat — telle, entre autres, le Magasin de gros, — qui, étant donné leurs relations établies, furent d’un aide précieux, d’autres concours s’offrirent avec empressement. Les syndicats purent mettre à profit l’expérience et le savoir de transfuges de la bourgeoisie, ayant, dans la société capitaliste, assumé fonctions ou rôles importants, et qui, venant en toute franchise à la révolution, désiraient se rendre utiles.

Ces délégués à l’approvisionnement n’eurent pas qu’une besogne d’ordre purement matériel et commercial, — ils eurent aussi mission de propagande.