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coopératives écoulaient leurs produits par le canal des coopératives de consommation des centres industriels, cela contribua au rapprochement.

Plus féconde encore fut l’action des syndicats paysans qui s’affilièrent à la Confédération, ou qui se constituèrent et se développèrent sous son influence. Ces syndicats firent leurs les tactiques de lutte de la C.G.T., ils épousèrent son idéal et le propagèrent. Quand on eut vu des paysans participer aux congrès confédéraux, nul ne put se leurrer sur la portée sociale de cet événement. C’était la démonstration que, désormais, l’accord était fait, l’alliance réalisée, entre paysans et ouvriers.

Les viticulteurs du Midi et les bûcherons du Centre furent les premiers paysans confédérés. Les autres suivirent ! Les paysans du Nord, les résiniers des Landes, les maraîchers de la région parisienne. D’autres vinrent après et, bientôt, sur la France terrienne, s’épandit et grandit un réseau syndical, vivace et vibrant. Les parias de la terre n’étaient plus de la poussière humaine ; le groupement, la solidarité leur avaient donné vigueur et force ; ils avaient cessé d’être apathiques, lourds d’esprit, et ils ne redoutaient pas l’avenir, car ils se familiarisaient avec l’œuvre d’émancipation et de prise de possession de la terre dont ils caressaient l’espoir.


Aussi, en bien des régions, les paysans répondirent à l’appel de grève générale. Ils s’associèrent au mouvement avec une chaleur et une impétuosité d’autant plus grande qu’ils ne l’interprétaient pas dans le sens restreint et étroit d’une simple protestation contre