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peuple, la nouvelle s’en répercuta, rapide, — malgré le manque de communications, — et les uns après les autres, gagnés par l’épidémie de défection, les régiments mirent bas les armes.

Dans ces régions purement industrielles, où toute la force capitaliste et étatiste était enfin à vau-l’eau, les travailleurs ne se tinrent pas pour satisfaits de leur victoire. Ils n’oublièrent pas le devoir de solidarité et s’empressèrent de porter assistance aux camarades en lutte. De ces fourmilières humaines, où naissait l’espoir, s’élancèrent des phalanges de révoltés. Elles allèrent vers les villes avoisinantes, où leur aide pouvait être utile.

Spectacle impressionnant fut celui de ces bandes de peuple, scandant leur marche de chants de délivrance aux sonorités éclatantes. Elles faisaient songer à des échappés de l’enfer du Dante, courant à l’assaut du paradis. Sur leur passage, aux hameaux et aux villages que traversaient ces bandes, accueil enthousiaste et fraternel leur faisaient les paysans. Eux aussi étaient empoignés par la fièvre de liberté ! Et ils acclamaient les révoltés, leur serraient les mains, leur offraient l’hospitalité.

Quant à l’arrivée à la ville, — terme de l’expédition, — elle s’effectuait au milieu de délégations syndicales, d’une foule en ébullition, avec un redoublement de frénésie joyeuse qui exaltait les timorés et terrassait de peur les ennemis de la révolution.