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suite, les capitalistes réclamèrent la protection de la force armée. Ils y mirent d’autant plus d’insistance qu’ils étaient très apeurés. Ils redoutaient l’explosion des haines qu’ils s’étaient attirées. Il faut savoir que, dans ces industries, depuis longtemps trustifiées par des « comités » et des « comptoirs de vente », les conditions imposées aux ouvriers étaient dures, léonines. Et les maîtres de forges, les directeurs de grandes usines et de compagnies de mines craignaient les vengeances…

Aux premières heures, le gouvernement satisfit de son mieux aux demandes de troupes qui lui parvinrent. Il éparpilla les soldats, au gré des exigences patronales, dans les centres les plus menacés. Mais, les appels de secours se firent si nombreux, qu’il ne sut bientôt qui entendre. On lui demandait de protéger le bassin minier de l’Est, celui du Nord, du Centre, de Saône-et-Loire, de l’Aveyron, du Gard, etc. ; aussi les régions textiles, les pays ardoisiers, les centres de céramique, de mécanique, de cinquante autres industries, sans compter les régions forestières et agricoles… De partout, de tous les points du territoire à la fois, lui parvenaient de pressantes réclamations.

Le gouvernement avait encore à faire surveiller les voies ferrées, par crainte que les rails ne soient déboulonnés, les travaux d’art sabotés ; de même, il devait faire garder les lignes télégraphiques et téléphoniques, afin d’éviter que leurs fils ne soient coupés.

Dans les centres où battait la grève, il fallait des soldats pour veiller sur les monuments, — il en fallait