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exagérés les tiraillements et les divisions qu’on disait exister au sein de la Confédération — dont on avait fait grand tapage, ce qui avait contribué à rassurer la bourgeoisie. Tous les syndicats, quelles que fussent leurs tendances, — les plus modérés d’apparence, de même que ceux d’allure outrancière, — firent bloc contre l’ennemi. Tous se trouvèrent d’accord ! Toutes les zizanies s’effacèrent, s’oublièrent et, d’un bout de la France à l’autre, la classe ouvrière se trouva debout, — partout à la fois. Et, partout aussi, d’identiques sentiments l’animaient ; partout une même et ardente combativité la dressait contre la société capitaliste.

On constata en même temps que les hommes qui, dans l’organisation syndicale, étaient réputés pour leur modérantisme et eussent pu servir de frein à l’agitation, — ou bien étaient entraînés par le courant révolutionnaire et se mettaient au niveau du mouvement, — ou bien, s’ils restaient ce qu’ils étaient hier, sans vouloir tenir compte des événements, perdaient toute influence.

Partout, donc, la grève se propagea avec égale ardeur et pareille fièvre d’entraînement qu’à Paris. Même, certaines corporations vantées pour leur sens positif et réputées comme ne devant cesser le travail qu’après en avoir décidé au préalable par referendum, négligèrent tout formalisme et furent des plus emballées à se mettre en grève.


Dans les pays de mines, dans les régions métallurgiques, la cessation de travail s’opéra avec une instantanéité et une brusquerie prodigieuses. De