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voir, de leurs opinions, de leurs intérêts de classe et collaborer à répandre des idées que souvent ils considéraient comme fausses, délétères, pernicieuses ; la nécessité de recevoir du capital un salaire, — sans lequel ils ne pouvaient vivre, — les y obligeait.

Désormais, le travailleur n’étant plus serf du capitaliste, le salaire étant aboli, les conditions de fabrication des quotidiens devaient être différentes : ils ne pouvaient être que le produit de l’entente et de l’effort — autant au point de vue matériel, qu’intellectuel, — des ouvriers de toute catégorie, œuvrant pour les jeter dans la circulation. Par conséquent, ils ne pouvaient que traduire les aspirations et refléter les espérances du peuple.


Immédiatement, aussi, tous les syndicats prirent leurs dispositions pour la reprise du travail, dans toutes les branches. Ce fut la fin d’un cauchemar quand les quartiers délaissés par les ouvriers de l’assainissement furent nettoyés et que disparurent les pestilences qui les encombraient. Et ce fut une fête des yeux quand la lumière jaillit aux ampoules et arcs électriques et que le gaz flamba aux candélabres.

Surtout, le problème urgent à résoudre fut celui d’assurer l’alimentation !

On alla au plus pressé. La nécessité obligea souvent à se remettre à la besogne dans des conditions défectueuses. C’était un provisoire auquel il fallait se résoudre, — mais on eut hâte d’y remédier.

La prise de possession s’organisa avec méthode.

L’État aboli, aucune entrave ne pouvait plus contrarier l’épanouissement