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avaient abattu la façade de la vieille société, — le parlementarisme. Aussi ; dans la nuit même qui suivit la victoire populaire, le Comité Confédéral, après entente avec le syndicat des employés de banque, décidait la prise de possession de la Banque de France, de la Caisse des dépôts et consignations, des grands établissements financiers, — sans établir de distinctions entre les maisons de banque ou de crédit, relevant de l’État ou de capitaux privés.

Il fut convenu que décharge provisoire serait donnée aux intéressés et que ces richesses, considérées comme propriété sociale, serviraient en attendant la réorganisation normale, à faire face aux besoins sociaux et à assurer la consommation. Il fut, en outre, stipulé qu’il serait tenu compte aux particuliers de leurs dépôts respectifs, dont ils pourraient continuer à user, pour des besoins d’échange, sous forme de chèques.

Ces opérations donnèrent lieu à des manifestations d’un caractère spécial. Les résidus des partis de réaction, — qu’on pouvait qualifier de préhistoriques, — crurent l’occasion propice pour se signaler à l’attention. Ces tardigrades, qui s’imaginaient faire accepter leurs cris de « vive le roi » en les entremêlant de « mort aux Juifs » suscitèrent des attroupements. Ils avaient espéré dévoyer le peuple en l’ameutant uniquement contre le capital juif, contre les banques sémites. L’accueil qui leur fut fait leur prouva combien ils retardaient : ils furent conspués et houspillés de vigoureuse façon par les travailleurs qui ne se laissèrent pas prendre à ces subtilités d’un autre âge. La leçon fut même assez