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délibération ils convinrent que, pour parer à toute tentative de retour offensif du pouvoir déchu, ou à un effort de rétabliment du parlementarisme, un certain nombre de camarades resteraient en permanence dans le Palais-Bourbon et, au besoin, s’opposeraient par la force à toute manœuvre contre-révolutionnaire.

Cette préoccupation formelle de désorganiser l’État, de le démanteler et de le désemparer radicalement, — afin de rendre impossible au gouvernement de se ressaisir et de se rallier sur un point quelconque, — était fortement sentie par tous. Elle répondait si exactement aux nécessités, que les diverses bandes de révolutionnaires, après avoir donné l’assaut à la préfecture de police, aux ministères, à l’Elysée, etc., avaient eu la même précaution d’y laisser des postes de grève-généralistes.

L’Hôtel de Ville ne fut pas négligé. Il fut occupé d’autant plus sérieusement que, par tradition, on avait tendance à le considérer comme le centre de l’activité révolutionnaire. Que de fois, de son balcon, lorsque le peuple avait jeté bas ses gouvernements, les hommes qui prirent la succession du pouvoir vinrent y recevoir l’investiture révolutionnaire.

Cela, c’était le passé ! Aujourd’hui, la Bourse du travail, la Confédération, les centres syndicaux étaient le cœur et l’âme du mouvement, — et c’était vers eux qu’allait le flux des foules.


La journée, — dont l’aube avait été lugubre et menaçante, — s’acheva dans l’enchantement. Après les péripéties qui venaient de l’illustrer, après la