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les troupes qu’ils rencontraient étaient disloquées et emportées dans leur sillage.

La rumeur de cette première défection se propagea avec une foudroyante rapidité. Sur tous les points où les dirigeants avaient médité d’engager l’action répressive, les soldats — démoralisés déjà, — étaient définitivement désemparés par les récits pessimistes qui leur parvenaient et ils se refusaient à combattre, passaient au peuple.

Sur quelques points, il y eut des velléités de résistance, esquissées par les troupes d’élite, principalement par la cavalerie. Mais lorsque celle-ci, dont les chevaux avançaient difficilement, — car les voies étaient parsemées d’obstacles, surtout de débris de verres, de bouteilles, — eut essuyé quelques décharges des fusils à tir rapide, dont étaient maintenant nantis les grève-généralistes, son ardeur se calma. Il en fut pareillement des quelques autres troupes fidèles qui, attaquées devant, derrière !… prises pour cible du haut des croisées !… ne purent tenir.


Les insurgés ne se grisèrent pas de leur victoire. Ils firent preuve de sens pratique. Ils prirent les décisions nécessaires et eurent les initiatives utiles pour que leur succès ne fût pas sans lendemain.

Des bandes s’étaient formées, dans divers quartiers ; elles allèrent donner l’assaut aux casernes et occupèrent tous les centres de l’action répressive et les centres gouvernementaux, afin de rendre impossible toute tentative de coordination réacteuse.

Si urgente que fût cette besogne, il en était une qui avait une importance plus grande encore : il fallait,