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COMMENT
NOUS FERONS LA RÉVOLUTION

CHAPITRE PREMIER
La Débâcle

Par cet après-midi de dimanche printanier, de l’année 19.., des milliers de grévistes du bâtiment s’étaient rendus au manège Saint-Paul. La foule, accumulée dans la salle, surexcitée déjà par les longs jours de grève, électrisée par la griserie des paroles, énervée du piétinement dans la sciure de bois aux relents de crottin, s’exaspérait, devenait houleuse.

Il y avait de l’orage dans l’air. On sentait gronder les colères — prêtes à déflagrer.

Depuis une grande quinzaine, le travail était suspendu et toute la corporation était en lutte.

Les ouvriers, obstinés dans la résistance, voulaient vaincre, — et les patrons, sûrs de l’appui du gouvernement, se refusaient aux moindres concessions.

Le meeting finissait.

La sortie fut entravée par les coutumières mesures