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BAYREUTH SOUS HITLER



Des ondulations larges, parfois abruptes, d’amples prairies coupés d’arbres fruitiers et de céréales ; sur les sommets de noires et profondes forêts, descendant parfois jusqu’aux ruisseaux retentissants ; vers le sud, les eaux vont au Danube, vers les nord, au Main. C’est la Franconie. Des villages pimpants et élégants, des maisons avenantes, quelques-unes polychromes, aux murs et volets peints de frais. Tous les balcons sont fleuris. Au loin, des groupes de jeunes gens se livrent à des exercices sportifs, qui ressemblent fort à du service en campagne. Sur les routes bien entretenues, moins larges que les nôtres, défilent les sections nazistes dans un ordre impeccable sous la forêt des drapeaux rouges à croix gammée ; plus loin les enseignes carrées des légions romaines, surmontées d’un aigle d’or, claquent au vent.

Dans les bourgades, comme dans les vastes villes aux maisons cloisonnées, sous les hauts pignons gothiques, les brasseries sont prises d’assaut ; les gens sont bien vêtus ; rien de minable, rien d’étique, les Allemagnes (vues de l’extérieur) donnent une impression frappante de prospérité, voire de richesse plantureuse… Une vaste kermesse dans une paix sentimentale et ménagère ; la Germanie est le pays de toutes les contradictions et des amples contrastes.

Des Allemands m’affirment que dans les villes stricte-