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PRÉFACE.


De la Législation et de l’Administration des Revenus publics et de l’Impôt dans les Gaules sous la domination des Romains, et dans la Monarchie française sous les deux premières races de nos Rois[1].


En voulant traiter ce sujet, je me suis d’abord demandé quelle forme je devois suivre pour conserver cette méthode dont l’érudition a toujours un si grand besoin. La division des matières se présente naturellement, et ma première idée a été d’examiner d’abord l’impôt sur les terres, ensuite l’impôt sur les personnes, l’impôt sur les marchandises, les privilèges et les exemptions relativement à l’impôt, &c. &c. Mais, si j’eusse suivi cette disposition, les faits écoulés dans les cinq premiers siècles que nous allons parcourir auroient été trop confondus, et j’ai pensé que l’ordre chronologique feroit mieux apercevoir la naissance, les progrès, les entreprises toujours nouvelles du fisc impérial, enfin la marche suivie et constante de l’impôt : nous reprendrons la division par ordre de matières quand nous serons arrivés aux deux races de nos anciens Rois.

Je crois devoir faire précéder la première partie de ce travail d’un tableau des impositions connues à Rome et établies dans les Gaules, et de quelques autres observations à ce sujet, pour n’être pas obligé d’interrompre à chaque instant par des définitions et des détails l’histoire de l’impôt.

Effets de la conquête. Différences nées de la résistance des vaincus.
Idée générale sur les Redevances imposées.

À l’idée de la conquête s’attachoit chez les Romains une autre idée,

  1. Les Discours préliminaires des quatre volumes qui précèdent ont été consacrés à faire connoître tout ce qui pouvoit concerner l’impôt et les revenus publics, depuis le commencement de la troisième race de nos Rois jusqu’au règne de Charles VIII. J’ai cru devoir y ajouter, pour rendre mon travail plus complet, ce que l’on peut recueillir des deux premières races, et même de l’état des Gaules, sous ces rapports, pendant qu’elles subissoient la domination des Romains. Je crains d’avoir été bien au-dessous d’une tâche si difficile.