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PREFACE. xxiij

duisit cette fausse bienfaisance. Les Gaulois en particulier ne s’y laissèrent pas séduire, et peut-être fut-ce la cause des vexations inouïes que ce prince exerça contre eux lors dun voyage qu’il fit dans les Gaules, l’an 2 13 de l’ère chrétienne fa). Un impôt d’un vingtième se levoit auparavant sur les successions et l’affranchissement des esclaves, il substitua le dixième au vingtième (b). La sage économie d’Alexandre Sévère (c) diminua tellement les contributions, qu’on ne payoit guère que la trentième partie de ce qu’on avoit payé sous le règne précédent fdJ. L’avarice de Maximin lui fit inventer les accusations de devoir encore au fisc ce qu’on ne lui devoit plus, et les provinces furent souvent dépouillées de leurs trésors et des richesses que pouvoient renfermer les temples, les édifices publics (e). Il y eut dans les Gaules, sous les règnes suivans, des troubles et des révoltes. Celle des bagaudest troupes d’hommes qu’avoient également soulevés et la surcharge des impôts et l’impitoyable rudesse de ceux qui les exigeoient, ne fut ni la moins active ni la moins cruelle ; ils portèrent la désolation dans tous les lieux qu’ils parcoururent, osèrent même assiéger des villes, et ce ne fut pas toujours sans succès (f). Maximin les réprima souvent. Aurélien, en 273, reconquit cette grande province des Gaules, que Rome avoit comme perdue pendant treize ans ; et, comme Adrien et Marc-Aurèle, il remit tous les impôts, et en supprima jusqu’à la trace, en livrant au feu les témoignages écrits de la dette des citoyens envers le fisc (g). A la mort de cet empereur, les Gaules furent en proie aux ravages de plusieurs peuples, venus principalement de la Germanie ; Probus les en délivra (h). Personne n’ignore qu’elles reçurent de lui la permission, que Domitien leur avoit ôtée, de planter la vigne (i). Un de ses petits-fils, Carin, qui gouvernoit les Gaules avant la fin du troisième siècle, les soumit à plusieurs impôts sur les étoffes qu’on y fabriquoit, pour fournir à quelques besoins publics, et notamment aux vêtemens des soldats (k). (

Les troubles avoient recommencé dans plusieurs provinces à la mort de Probus. Maximien, que Dioclétien avoit fait auguste, les termina encore par une victoire. Ce Dioclétien créa plusieurs rationales ou receveurs des finances ; le fisc s’enrichit, mais le peuple souffrit (a) Spartien, Vie de Caracalla, S 5 ; Orose, liv. Vil, c. 15 ; Eutrope, liv. IX ; Dion, liv. LXXVII. Zozime, liv. VIII, p. 172.

(b) Dion, ibid. Bouchaud, De l’impôt (g) Vopiscus, SS 32. et 33 ; Aurelius sur les successions, pag. i 1 6 et suiv. Victor, Vies, p. 143 ; Trebellius Pollio, (c) Voir, sur Macrin et sur Hélioga- SS *4 et 25. baie, Dion, Fragmens, liv. LXXVIII. (h) Vie de Probus, pag. 238, &c. (d) Lampride, Vied’Alex. Sévère,S 39. (i) Vopiscus, S 18. (e) Capitoiin, S 13 ; Hérodien, 1. VII. (k) Voir Deslyons, p. 69, et Trebel- (f) Voirie panégyrique de Maximien lius Pollio, Vie de Gallien. et de Constance Chlore, par l umène ;