Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 19.djvu/229

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plainement et paisiblement, et à luy obeir et entendre de tous ceux et ainsy qu’il appartiendra, es choses touchant et regardant lesdits estats et offices. Mandons en outre auxdits tresoriers et generaulx conseillers sur le faict et gouvernement de toutes nos finances, que les gages audit office appartenans ils facent, des deniers tant ordinaires que extraordinaires, payer et delivrer à nostredit oncle et cousin ou à ses commis et deputés par iceluy, ou ceux de nos receveurs qu’ils aviseront, aux termes et en la maniere accoustumés, et par rapportant ces presentes ou vidimus d’icelles fait soubz scel royal, pour une fois, et sur quittance suffisante de nostredit oncle et cousin tant seulement, nous voulons lesdits gages estre alloués, comptés et rabattus de la recepte d’iceluy ou ceux de nos receveurs qui payés les auront, par lesdits gens de nosdits comptes, auxquels nous mandons ainsy le faire sans difficulté. Mandons aussy et commandons à tous nos capitaines et conducteurs de nos gens de guerre, tant de nostre ordonnance que autres mis ou à mettre sus de par nous, capitaines des places, villes, chasteaux et forteresses de nostre royaume, et à tous nos autres justiciers, officiers et sujets et à chacun d’eulx, que à nostredit oncle et cousin, ses commis et deputés, en faisant et exerçant les offices et estats dessusdits par nous à luy baillés, ils obeissent et entendent diligemment, lui fassent ouverture desdites places quand le cas le requerra, et donnent conseil, confort, ayde, faveur et prisons se mestier est et requis en sont. Et, pour ce que on pourra avoir affaire de ces presentes en plusieurs et divers lieux, nous voulons que au vidimus d’icelles, faict soubz scel royal, foy soit adjoustée comme à ce present original. En temoin de ce nous avons fait mettre nostre scel à cesdites présentes. Donné à Blois, le vingt-troisiesme jour d’Octobre, l’an de grace mil cccc quatre-vingt-trois, et de nostre regne le premier. Et sur le reply desdites lectres est écrit ce qui s’ensuit : Par le Roy en son Conseil, Messeigneurs les Ducs d’Orléans et d’Alençon[1], les Comtes d’Angoulesme[2], de Clermont, Comte Dauphin d’Auvergne[3], de Bagié seigneur de Bresse, de Vendosme, de Monfort, de Danois, de Roussillon Admiral, et de Comminges, Vous, les Archevesque de Rheims[4] et Evesque de Langres[5], Pairs de France ; les Evesques d’Alby[6], de Constances[7] et de Périgueux[8], le Grand-Maistre[9], les seigneurs de Chastillon, de Torcy, de la Tremoille, de Richebourg, de Curton, Desquerdes et de Gié, Mareschaulx de France, de Chastillon, de Touteville, de Moyon, de Maulny, de Montresor, de Genly, de Boissy, de Monteil, et autres presens.

  1. René, fils de Jean le Beau, d’abord si favorisé par Louis XI, et renferme ensuite par ses ordres dans une cage de fer, où il resta plusieurs mois. Jean le Beau, son père, avoit été deux fois condamné à mort sous le règne de Louis XI, et les deux fois le Roi lui avoit fait grâce de la vie.
  2. Le Comte d’Angouléme étoit alors Charles d’Orléans, père de François I.er Voir la note b de la page 591 du tome XVIII.
  3. Louis de Bourbon, premier du nom, devenu Dauphin d’Auvergne par la donation de sa femme, fille unique du Dauphin Beraud III.
  4. Pierre de Laval.
  5. Jean d’Amboise, frère du Cardinal qui devint si célèbre comme ministre sous le règne de Louis XII. Voir le Gallia christiana, tome IV, p. 65 1 et 652.
  6. Voir la note b, ci-dessus, page 131.
  7. Geofroy Herbert. Voir le Gallia christiana, tome XI, page 896.
  8. Geofroy de Pompadour. Gallia christiana , tome II, p. 1482. L’évéque de Périgueux, celui d’Alby et celui de Montauban, furent accusés, trois ans après, dune conspiration dans laquelle Philippe de Commines fut aussi impliqué. Voir, outre la Gaule chrétienne, Godefroy, Histoire de Charles VIII, pag. 14.
  9. C’étoit alors le Comte de Laval.