Louis XI,
à Tours,
le 9 Novembre
i4So.
$92 Ordonnances des Rois df. France
hcritiere dudict de Clarence (a), et qui auoit en ses prisons et hostaige icelui nostre oncle le Conte d’Angolesme, fut requise de mectre à plaine délivrance icelui nostre cousin, et souffrir qu’il retournast en nostre royaume et obéissance. Sur laquelle requeste lesdictes parties viendrent en appoinctement ; c’est assauoir que ledict Conte d’Angolesme rendroit compte en l’une de noz villes de Rouen ou Cherebourg, lors occupées par lesdicts Anglois, et le compte rendu seroit paie contant à ladicte de Sommerset la somme de xijm saluz, et de ce qu’il resteroit lui seroient baillées seuretez et se par ledict compte apparoissoit ladicte somme totale avoir esté païée, que ledict Conte d’Angolesme seroit mis à sa plaine deliurance et s’en viendroit en nostre obéissance. Pour laquelle chose faire et mectre à exécution, ladicte de Sommerset fist passer deçà la mer en ladicte ville de Rouen ledict Conte d’Angolesme, et pour oyr son compte y commist trois de ses scruiteurs, sans souffrir qu’il y eust aucun de la part dudict Conte d’AngoIcsme ; et combien que en icelui rendant ilz deussent avoir aloué audict Conte d’Angolesme la somme de lxxm vielz escuz ou environ, de laquelle il auoit bons et souffisans acquitz, ce néanmoins, lesdietz auditeurs, tous Anglois, seruiteurs et domestiques de ladicte de Sommerset, contre Dieu et raison, lui rayèrent ladicte somme , et partant, à leur compte, compris la somme de xijm escus qui leur fut lors baillée comptant, demouroit encores deu la somme de lxxiiijm viijc xliiij saluz (b), et lequel compte lesdietz auditeurs vouldrcnt faire signer et approuver en ladicte forme et maniéré à icelui Conte d’Angolesme, en laquelle chose faisant il reserua à lui le temps aduenir pour pouuoir veriffier les parties qui lui estoient tenues en souffrance, aussi prouuer et soustenir que les parties à lui rayées lui deuoient estre alouées, et pareillement adiouster audict compte les parties qui par lui auroient esté obmises à y coucher ; et laquelle protestation ainsi faicte et escripte en la fin dudict compte fut signée et approuuée par ledict Conte d’Angolesme, cuidant ainsi partir et estre mis hors des mains de ladicte de Sommerset ; mais néanmoins ladicte de Sommerset ou ses procureurs, et ceulx qui du corps dudict d’Angolesme auoient de par elle la charge et garde, ne le vouldrcnt deliurer sans que premièrement il se ohligeast purement et simplement en ladicte somme de lxxiiijm viij’ xliiij saluz, et y fist obliger semblablement le dessusdict Duc d’Orleans son frere, et ung chacun d’eulx et ung seul pour le tout, à païer ladicte somme, ou qu’ils le remeneroient en Angleterre, ce que fist sauoir ledict d’Angolesme audict feu Duc d’Orleans, lequel Duc d’Orleans, sachant que jamais tant que sondict frere seroit ès mains de ladicte de Sommerset, n’en pourroit auoir raison ne justice, considerant les grans maulx que il auoit euz lui-mesmes bien par l’espace de xxv ans que il auoit esté prisonnier en Angleterre, et que semblables ou plus griefs sondict frere qui y auoit esté trop plus largement et passé toute sa jeunesse et auoit souffers et endurez , et que se il estoit ramené en Angleterre, il seroit cn dangier à tousiours de y demourer et finir ses jours, ne différa, soubz lesdicts grans paours et crainte, passer ladicte telle quelle obligacion, en laquelle toutefoiz il mist ces motz que il se obligeroit a Notes.
(a) Ce Duc de Clarence étoit frère du Roi Sommerset, mariage dont naquit le Prince qui d’Angleterre Henri V. La veuve de ce Roi, régna sous le nom de Henri VII. Catherine de France, eut d’un second mariage (b) Voir notre tonte XVI, r-un fils qui épousa la fille unique du Duc de note b. ladicte
