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DE LA TROISIÈME R A C E. y0I

(Charles, par la grâce de Dieu, Roy de Frâtlce ; savoir faisons à tous Louis XI presens et advenir que plusieurs bons et loyaulx marchans et gens du Sept. 1479. royaume de Castelle aient propos et voulenté, si comme ilz dient, de Charles V, converser et frequenter notre royaume (a), &c. à Pan*, Avril 1364«

Pourquoy nous, aians consideracion aux grans et anciennes amitiez, confe- Suite des Lettres deracions et aliance, qui de long-temps ont esté entre les Roys de Casteliè Loud,es XIe et noz predecesseurs, et qui sont encores de présent entre noz très-chers et très-amez frere et seur, cousin et cousine, les Roy et Royne de Castelle, desirans par la libéralité et élargissement desditz privilèges tousjours donner occasion de plus grant amour et cordialité entre nous, et de mieulx et plus favorablement traicter les subjectz de chacun de nous, ès royaumes, pays et seigneuries de l’autre, lesditz privilèges, franchises et libertés donnez et octroiez par nozditz predecesseurs ausdiz supplians, si et en tant qu’ilz en ont licitement et paisiblement joy et usé en la forme qu’ilz faisoient au temps de nostredit feu seigneur et pere, avons louez, ratifiez, confermez et approuvez, et par la teneur de ces présentes, de nostre grâce especiale, plaine puissance et auctorité royal, louons, ratifions, confermons et approuvons, pour, par lesditz marchans et autres Espaigneux des pays, royaumes et seigneuries, qui en joissoient du temps de nostredit feu seigneur et pere, comme dit est, en joyr et user plainement et paisiblement, le temps de nostre vie durant. Et, pour ce que, au temps que nozditz predecesseurs octroyèrent ausdits marchans Espaigneux lesditz previieges, noz duché et pays de Guienne et Gascogne estoient detenuz et occupez par les Angloiz lorz noz ennemis, et que, grâce à Dieu et à Nostre-Dame, nostredit feu très-cher seigneur et pere, que Dieu absoille, et nous les avons conquis, mis et reduictz en nostre obéissance, nous, de nostre plus ample et habondant grâce, plaine puissance ct auctorité royal, avons donné et octroyé, donnons et octroions ausditz supplians, voulons et nous plaist, qu’ilz joyssent et usent de telz et semblables privilèges, franchises et libertez, en nosditz pays et duché de Guienne et Gascongne, tout ainsi et par la forme et maniéré qu’ilz en ont joy et usé ès autres païs et contrées de nostredit royaume, ledit temps de nostre vie durant. Et leur avons ordonné, commis et député, pour conservateurs de leurs privilèges, par tout nostredit pays de Guienne et Gascongne, le doien de l’eglise Saint-André de Bordeaulx et le maire de Bayonne qui apresent sont et pour le temps à venir seront. Si donnons en mandement par ces mesmes présentes à tous noz lieutenans, admiraulx, vis-admiraulx, mareschaulx, gens de noz cours de parlement, de noz comptes, trésoriers, generaulx sur le fait et gouvernement de toutes noz finances, bailliz, prevostz, seneschaulx, et à tous noz autres justiciers et officiers ou à leurs lieutenans, et à chacun d’eulx si comme à luy appartiendra, que lesditz marchans et gens de Castelle et autres de la nacion d’Espaigne, qui du temps de nostredit feu seigneur et pere ont acoustumé d’en joyr, et leurs facteurs, gens et serviteurs, et chacun d’eulx, facent, seuffrent, permectent et laissent joyr et user desditz previieges, franchises et libertez, ledit temps de nostre vie durant, sans leur faire, mectre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné, ores ne pour le temps à venir, Note.

(a) Ces lettres de Charles V ont été imprimées au tome VI, pag. 421 ct suiv.