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de la troisième Race. 397

d auttorité de sa seigneurie et de sa maison, s’est toujours entretenu en bonne paix, amour et obéissance envers nous , aussi de nostre part l’avons traittc cn toute douceur ct faveur, ct pareillement ledit feu Charles son bis, sans jamais lui avoir fait ne deffi ne autre chose dont il eust cause raisonnable de soi douloir. Et jaçoit ce que lesdits de Bourgogne, tant à cause de leur extraction naturelle que desdites terres tenues et mouvants de nous ct de la couronne, feussent nos hommes, vassaux et sujets, et par ce ct autrement tenus et obligez à nous garder la loyauté , fidélité, obéissance et service que sujets doivent à leur souverain seigneur, ce néantmoins, ledit feu Charles de Bourgogne, dernier trespassé, en faussant ja fidélité ct obéissance qu’il nous devoit, les grands serments et obligations par lesquelles son pere et luy estoient bien adstreints et obligez de bien perpétuellement garder paix, fidélité et obéissance à nous et à nos successeurs, et sous grandes censures ecclesiastiques tant du Saint-Siege apostolique que de toute l’Eglise universelle lors bien assemblée, en mecognoissant les grands biens et honneurs que lui et ses prédécesseurs ont eu et receu de nous et de nos predecesseurs et de la maison de France, de laquelle ledit de Bourgogne et leur maison estoient extraits ct produits , cn état elevé et mis en auttorité et force , venant directement contre toutes lois divine, naturelle et humaine, contre sa foy et son honneur, dez le vivant de son feu pere, ct incontinent que, par les iniques et denaturels moyens qu’il y tint, ycelui de Charollois put avoir l’auttorité et puissance sur sondit pere ct sur sa maison, il excita cn sédition plusieurs princes , seigneurs et autres gens, et par serments , scellez ct autrement, fit conjurations et conspirations contre nous et la chose publique de nostre royaume, et, icelles mettant à exécution, assembla ct mit sus la plus grosse et puissante armée qu’il put, vint en armes contre nous, print par force, violence et autrement, plusieurs places, villes et chastcaux en nostredit royaume, tint sieges contre nous devant nostre bonne ville de Paris, et fit publiquement et notoirement tous exploits d’hostilité et de guerre. Et combien que, pour ccstc fois, l’eussions dissimulé, ct que depuis l’entretcnissions en toute paix, amour et douceur, moyennant le serment que de nouvel il nous fit, de jamais rien entreprendre contre nous ne nostre royaume, ne donner faveur ou aide à personnes quelconques qui aucune chose y voudroient entreprendre , mais contr’eux nous servir et ayder, ce nonobstant, aprez le trespas de sondit pere et que dc nouvel il eut pris le nom et titre de Duc, en perseverant de mal cn pis, et renouvelant ses damnables, et, à proprement parler, plus diaboliques qu’humaines intentions, encor dc rechef, commença à voloir troubler la paix ct la tranquillité dc nostredit royaume, et sans ce que lui eussions fait quelque rigueur ne donné quelqu occasion de ce faire , envoya gens d’armes en nostre pays ct duché de Normandie, pour tenir en rébellion aucunes de nos places, et mesmement la ville dc Caen contre nous, fist guerre ouverte à nous et à nos pays ct subjects, depuis lesquelles choses ledit Charles de Bourgogne, sous couleur et feinte de vouloir faire son appointement avec nous et venir à obéissance, fit traitter et pourchasser que voulissions aller jusques en nostre ville dc Peronne, que lors il tenoit injustement, en remonstrant que, pour aucunes doubtes qu’il avoit dc plusieurs estant entour nous, a cause des divisions passées, il ne se oscroit encore trouver devant nous, et, pour fraudulcuscmcnt nous y induire , bailla cedulc escripte et signée de sa main , par Louis XI,

à Arras ,

11 Mai 1478.