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Ordonnances des Rois de France

Louis XI,

à

Saint-Quentin,

le 24 Juin

>477 (b)’

(a) Lettres portant Exemption d’impôts pour les Chevaux et autres animaux de monture qui seroient vendus à Saint-Denis ou dans les villages des environs, pendant la Foire du Landit. LOYS, par la grâce de Dieu, Roy de France, à nos amés ct fcaulx les généraux conseillers sur le fait ct gouvernement de nos finances et de la justice des aides ordonnées pour la guerre, salut et dilection. Receue avons l’umble supplicacion de nos très-amés les religieux, abbé et couvent de monseigneur Saint Denys en France, contenant que, pour l’augmentation de ladicte eglise, et pour le prouffit et utilité de la chose publicque de nostre royaume, la foire de Landit (c) a esté ordonnée et instituée par nos predecesseurs estre tenue, chacun an, près ladicte ville Saint-Denys, en un champ auquel il n’y a logeis, maisons ne habitations quelconques^, laquelle foire a esté, par nosdiz predecesseurs Roys de France et nous^, affranchie de toutes imposicions et subsides quelconques, au moyen duquel affranchissement, qui est tout notoire en nostredit royaume et hors iceluy, plusieurs marchans, par chacun an, conduisent et amènent plusieurs denrées et marchandises, pour y estre vendues et distribuées, et mesmement y sont amenés par marchans de divers pays et lieux plusieurs chevaulx, jumens, asnes, asnesses, mulles, mullets., lesquels ne peuvent estre vendus par lesdits marchans sitost qu’ils sont arrivés, et à ceste cause, pour attendre la vente d’icelles bestes durant ledit Landit, et que en la place et foire d’iceluy Landit n’a aucunes estables en lieux, comme dit est, esquelz lesdits chevaulx et autres bestes puissent estre bonnement ne aisement logés sans morfondre ou estre gastés, iceulx marchands, de tout temps, comme il est loysible, pour la conservation de leursdites bestes et marchandises, ont accoustumé, l’eure du marché des chevaulx dudit Landit passée et heures convenables, retraire et logier leursdits chevaux et bestes dessusdites audit lieu de Saint-Denys, à Hauberviller, à Saint-Oyn et autres lieux environ et près dudit Landit, esquels y a bonnes estables pour logier et conserver leursdites bestes chevalines, et à heure de marché les amener audit Landit pour y estre vendues, comme dit est. Et combien que desdites bestes et autres denrées vendues audit Landit ne soit loysible aux esleus de Paris ne autres nos officiers de faire statuz ou ordonnances, bailler ou decemer aucunes commissions, mesmement et au préjudice desdites franchises et privilleges dudit Landit, par Notes.

(a) Doublet, Hist. de l’abb. de Saint-Denis, liv. lll, c. XXV, p. un.

(b) Ces lettres, antérieures de plusieurs mois, n’ayant pas été placées à la date du 24 juin, nous croyons devoir les insérer ici, avant de passer à l’année 1478.

(c) Charles VI, dans des lettres du mois de mai 1399, dit, en parlant de cette foire, » recommandée en grant excellence et noblesse, tant par la très-grant multitude du » peuple Christian et de la très-grant habondance de denrées qui communément et par » chacun an affluent en icelle de plusieurs et » diverses contrées, régions et pays, comme » pour la bonne justice et police qui en icelle » foire ont accoustumé estre faictes et administrées à tous. » Ordonn. f. VIII, p. ]-y (d) Elle se tenoit encore en pleine campagne dans le XVI.e siècle ; elle s’est tenue depuis dans la ville même de Saint-Denis. Voir le tome VI des Ordonnances, pag- H4- (e) II y a plusieurs lettres des Rois à ce sujet dans les volumes précédens. Plusieurs aussi ont été recueillies par dom Doublet, dans son Histoire de l’abbaye de Saint-Denis.