DE LA TROISIÈME RACE. 277
grand senechal Je Normandie , à iccluy, pour ces causes et autres à ce nous mouvant, et par l’advis et délibération de plusieurs des seigneurs de nostre sang et gens de notre conseil, avons donné et donnons, par ces présentes, pouvoir et autorité de soy transporter présentement en notreditc ville de Dijon, de par nous entrer en icelle à tel nombre de gens armés ou non armés que bon lui semblera ; de pourveoir, pour la garde et scureté d’icclle et du pays en notre obéissance, de gardes de gens de guerre ou autrement, ainsi qu’il verra estre à faire ; d’y mettre et faire habiter gens nouveaux et faire vuicler de ceux qui y sont qu’il trouvera ct connoistra ne nous estre bons et loyaux et profitables, tant et tel nombre qu’il verra ctre expedient, ct necessaire ; de donner à tous nos subjets de ladite ville et du pays d’environ toutes provisions en justice et autrement qu’il verra estre convenable pour le bien de nous et d’eux ; de pourveoir aux offices de ladite ville et du pays de gens à nous seurs ct féables, et d’en décharger ceux qui les tiennent de présent, s’il croit que les cas requièrent pour le bien de nous ct dudit pays ; de donner abolicions, quittances et pardons de tous crimes et délits à tous ceux qui les lui requicreront, s’il voit les matières y estre disposées ; d’assembler et faire assembler, toutes et quantes fois qu’il verra qu’il en sera besoin et que bon luy semblera, les gens de tous estats de ladite ville ct dudit pays tant et tels qu’il voudra , pour traiter et bcsongner de nos faits et affaires et autres choses qui pourront subvenir ; d’y pourvoir par tous meilleurs moyens, voyes et manières qu’il pourra ; d’assembler aussi pour ce faire, pour nos affaires et autrement , gens de guerre en ladite vilie et au pays, s’il voit qu’il en soit besoin ; de prendre à leur aide ou au mieux qu’il pourra villes, places et subjets, s’aucuns en y a à nous rebelles et désobéissants, les recevoir à composition et autrement par tous moyens qu’il pourra, et de leur quitter , en ce faisant , remettre et abolir tous cas et crimes de leze-majesté et autres qu’ils pourront avoir faits ct commis contre nous et notre autorité et majesté royal, de leur promettre, et leur donner, sc autrement ne peut les avoir, offices, argent et autres choses. Et en outre, pour ce que, en la plupart desdites charges et matières, conviendra promptement et en toute diligence donner brieve et hative provision, et que pour ce faire ne seroit bonnement possible à nostredit conseiller et chambellan y fournir sitost qu’il en seroit besoin, par deffaut de quoy nos affaires en pourroient estre empcschées , nous, de nostre plus ample grâce et autorité royal, confians de luy comme dessus, luy avons donné et donnons dcrechicf pouvoir et autorité de prendre et laire prendre des deniers de nos finances, tant ordinaires que extraordinaires, de notre pays de Bourgogne , telles sommes que bon luy semblera, et les faire distribuer par son ordonnance où ct ainsi que le cas le requerrera, et voulons que, en ce faisant, les lettres qu’il baillera sur ce à ceux qui luy bailleront lesdits deniers et les distribueront par son ordonnance , leur soient acquises, comme se elles estoient données de nous, par-tout ou il appartiendra, sans difficulté, nonobstant quelconques ordonnances par nous ou nos predecesseurs faittes au contraire , et generallement de faire et besogner ez choses dessusdites et en chacune d’icelles, leurs circonstances et dépendances, ct tout ainsi qu’il trouvera estre à faire pour le bien de nous et 1 entretenement de nosdits bons et loyaux subjets en nostre obéissance, et tout ainsi que nous-mesmes ferions et faire pourrions si presens y estions en nostre personne, promettant en bonne foy et en parolle de Roy avoir agreable tout ce qui sera fait ez matières dessusdites et de le ratifier, confcrmeret approuver par nos lettres, toutes et quantes fois que requis en serons. Louis XI,
à Arras,
le 6 Juillet
’477-
