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DE LA TROISIÈME RACE.

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Louis XI,

(a) Octroi pour la ville de Blois» à Paris,

le iMari

LOYS, par la grâce de Dieu, Roy de France, à tous ceulx qui ces l*74‘ présentes lectres verront, salut. Reçu avons l’umble supplication de nos bien-amez les bourgeois, manans et habitans de la ville de Blois, et des cslus ct commis au gouvernement et affaires d’icelle ville, contenant que, de tel et si long-temps qu’il n’est mémoire du commencement , pour le difficile accès et advenue d’icelle ville, et pour l’entretenement des ponts d’icelle, c’est assavoir, le grant pont de Blois, le pont Chastré et le Pont Saint-Michel, qui sont en pays moete et tendre, ont esté construits et esdifiés iceulx ponts Chastré et de Saint-Michel et pavés de chaussées de pierre, et aussy, au pays de Beauce, en tirant de Blois à Chartres, ont esté faicts pavez et chaussées de moult grant coust, mise et depense , pour plus aisément arriver en ladicte ville, et y mener et d’icelle enlever denrées et marchandises, ce que autrement ne se pourroit faire ; et pour l’entretenement d’iceulx ponts et chaussées, a esté accoustumé, dès le temps dessusdict, de prendre, cueillir et lever certain aide, nommé vulgairement U barrage (b) de Blois, sur chacun cheval ou autres bestes chargées à somme ou atteliez à charroy, menans et conduisans denrées parles destrois (c) dudict barrage, une fois en la semaine seulement ; lequel barrage est de très-petite revenue, et n’est point affermé à plus de soixante à soixante-dix livres tournois par an, dont les deniers ont esté et sont convertis et employés à l’emparement desdicts ponts et pavés ; et pour raison du petit prix à quoy icellui barrage est affermé, lesdicts ponts et pavés sont tournés en très-grande ruine et decadence, et tellement que, pour bien les mectre en point et estât, il cous* teroit la somme de cinq ou six mille francs ou plus, parce que jà desdicts ponts sont, long-temps a, et mesmement ceste présente année, à l’occasion des grans influances d’eaues, tombés et desmolis plus de vingt arches qu’il convient faire tout de neuf ; et combien que, selon la disposition de droit commun, chacun soit tenu de contribuer aux soustenemens et réparations desdicts ponts et paves, qui sont ouvraiges piteux, et que à ce faire toutes gens, de quelque condition qu’ils soient, soient tenus de y contribuer et ne le puissent valablement contredire et empescher, toutefois, plusieurs menans et faisans mener par lesdicts ponts et pavez chevaux et chariotz chargés de biens, denrées et marchandises, non considerant le bien et aisance que eulx-mêmes en ont, tel que sans iceulx ils ne autres ne pourroient aller ne venir par les chemins arrivans à ladicte ville , se veulent efforcer à tort et contre raison de contredire et empescher qu’on ne mecte sus ledict barrage ainsi et en la forme et maniéré que ceux de nostre ville d’Orleans lievent ledict barrage pour l’entretencment du pont et pavez d’Orleans, et que, se on s’efforce de le mectre sus en ladicte ville de Blois, ils en meuvent procès et débats contre lesdicts supplians ; et par ce moyen lesdicts ponts et pavez parviendront et choiront en ruine, qui seroit la perdicion d’iceulx, et au très-grant grief, préjudice et dommage de ladicte ville de Blois et Notes.

fa) Transcrit d’après les chartes de la Discours préliminaire du tome précédent , Chambre des comptes, n." Pag- Ixxxviij et Ixxx’tx. (b) Voir sur l’impôt appelé barrage le (c) Arrondissemens. Tome XV 111. N ij