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DE LA TROISIÈME RACE.

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leur impartir nostre grâce. Pourquoy nous, ayans regard à ce que dit est, et mesmement au fait et estât desdiz suppiians, et affin quilz puissent mieulx faire et plus devotement le divin service, et prier Dieu pour le salut de lame de nostre très-chier seigneur et pere, que Dieu absoille, pour nous, et pour les trespassez, pour qui ilz sont tenuz de prier, iceulx avec leurs gens, famille, hommes de corps, possessions et biens quelconques, avons prins et mis, prenons et mectons en et soubz nostre protection et sauvegarde especial. Si donnons en mandement par ces présentes à noz bailliz de Saint-Pierre-le-Moustier et de Touraine, et des ressorts et exempcions d’Anjou et du Maine, ou à leurs lieuxtenans, qui à présent sont et pour le temps advenir seront, et à chascun d’eulx si comme à luy appartiendra, que ausdiz religieux, abbé et convent, touteffois que requis en seront, baillent et depputent de par nous aucuns de noz sergens desdiz bailliages, pour iceulx religieux, abbé et convent et chascun d’eulx, tant en membres que enchief, garder et deffendre soubz nostre protection et sauvegarde dessusdiz, ausquelz ainsi depputez de par lesdiz bailliz, et chascun d’eulx en son regard et bailliage, comme dit est, nous donnons et à chascun d’eulx plain pouvoir, auctorité et mandement especial, de maintenir et garder de par nous lesdiz religieux, leur famille, leurs gens et hommes de corps , en leurs bons droiz et justes possessions, saisines, libertez et franchises, esqueiles ilz les trouveront estre et leurs predecesseurs avoir esté paisiblement et d’ancienneté, et de les deffendre de toutes injures, griefz, violences, oppressions, molestacions, de force d’armes, de puissance de laiz, et de toutes autres inquietacions et nouvellctez indeues ; et se, par aucune adventure, aucun débat naissoit entre iceulx religieux suppiians ou aucun d’eulx pour raison des biens d’icelle abbaye et aucuns aultres, en cas de nouvelleté, de mettre le débat et chose contencieuse en nostre main comme souveraine, et de faire par icelle oster la nouvelleté, et de faire de la chose contencieuse recréance par celluy et à qui il appartiendra à faire de raison ; et en oultre, de faire payer ausdiz religieux, abbé et convent suppiians, tant en cliief que en membres, toutes les debtes bonnes et loyaqx qui leur apperront estre deues, tant par confession de parties, que par lectres, tesmoings, instrumens, ou aultres loyaux enseignemens, et de contraindre par voye de raison lesdiz debteurs et chascun d’eulx, si comme ilz seront trouvez estre tenuz et obligez ausdiz religieux, et de adioumer à certain et competant jour ou jours les opposans, contredisans, ou faisans ledit débat, tant au regard desdictes injures, violences, nouvelletez et entreprinses, que desdictes debtes, pardevant les juges ausquelz la congnoissance en doit appartenir par raison, et tous ceulx qui ausdiz religieux, ou leurs gens, famille, ou hommes de corps, auroient fait ou feroient aucunes injures ou violences -, ou qui leur feroient aucunes nouvelletez indeues, ou qui desobeyroient ausdiz sergens, ou s’opposeroient contre l’execution des debtes desdiz religieux en aucune maniéré pour respondre sur les cas dessusdiz pardevant lesdiz juges, et procéder en oultre comme raison devra. Et néantmoins, se lesdiz religieux , leurs gens ou hommes et femmes de corps ou aucuns d’eulx, 56 doubtent par especial d’aucunes personnes , nous voulons que iceulx 5ergens et chascun d’eulx, ainsi depputez, leur puissent faire donner asseurement bon et loyal selon la coustume du pays, des personnes dont ilz le requerront à avoir. Et affin que nostredicte sauvegarde puisse mieulx estre Sceue et congneue de chascun, et que aucun ne s’en puisse excuser d’igno- ^ce, il nous plaist et voulons que lesdiz sergens et chascun d’eulx puissent, Tome XV. Gggg

Louis

à Tours

Décembi

1^62