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Ivj PRÉFACE.

même celles que son père avoit confirmées, et ajouta six ans aux vingt ans accordés (a). Une seconde prolongation eut fieu pour dix années, en 1374 ; pour cinq au-delà, en 1380 (b). On voit par une ordonnance de 1370 (c), que Charles V les oblige à fournir une contribution nouvelle, par fe concours à fa dépense d’un monument public ; et par une autre de 1 3 78 (d), que fes Israélites qui venoient en France payoient toujours fa somme prescrite, et au moment de leur arrivée, et à raison de leur séjour, puisque fe Roi les en exempte dans fa Langue-d’oyl, moyennant un prêt qu’il feur demande, et l’engagement qu’iis prennent de fui payer, chaque semaine, outre ce capital, une somme déterminée. Charles VI donna, au mois de juillet 138^ ; et confirma,au mois de février 1 388,des lettres patentes qui portent que ies Juifs de fa Langue-d’oc contribueront, pendant dix ans, avec ceux de fa Langue-d’oyl, à toutes les sommes que le Roi demandera aux hommes de cette nation : fe préambule de ces lettres exprime assez bien fes vexations de tous fes genres dont ifs étoient afors fes victimes (e). Une des pius difficiles à croire, est sans doute fa confiscation générale de leurs biens, pour tous ceux qui vouioient embrasser le christianisme : quel moyen pour y engager, que de réduire les nouveaux prosélytes à une indigence absolue ! Deux lois de Charles VI (f) abolissent cette législation., que l’on pourroit appeler impie.

Des confiscations au profit du Roi dépouillèrent aussi plus d’une fois ces marchands italiens qui venoient s’établir en France, pour y trafiquer d’argent sur-tout, et si connus dans notre histoire et dans nos lois sous le nom de Lombards. Philippe de Valois, les considérant comme des usuriers, tint quittes leurs débiteurs de tout intérêt envers eux, et ordonna de verser le principal de la dette dans le trésor de l’État (g). Jean II, par des lettres du 18 juillet 1 3 5 3 , fit saisir et mit sous sa main tout ce qu’ils possédoient (h). Nous apprenons par d’autres lettres du 28 décembre 1355, qu’il avoit donné toutes leurs dettes actives à la Reine Blanche, veuve et seconde femme de Philippe de Valois (i). Le système général et le mode de cette confiscation sont ’ (a) Ordonn. tome VI, page 44» du 25 avril 1393 ; tonte VII, pages jjy, (b) Ibid. tome VI, pages 44 e* 45» etyÿ2. II paroît par la fin de la noterf 5 19 et suiv. Cette dernière est du Duc de cette page 792, que Charles VI avoit d’Anjou, Régent. Une nouvelle prolon- rendu une loi semblable dès le 12 mars gation fut accordée par Charles VI, en 1381.

1388 ; tome VU, page 230. (g) Par des lettres du 28 décembre (c) Tome V, page 4p7* 1347 » confirmées par Jean II, au mois (d) Tome VI, pages 3 39 et 3 4°• Voir, d’avril 1350 ; tome II, pages 4.19 et 420. page 380, l’article 2 d’une loi du même Voir aussi les lettres de 1351, et les Prince ; février 1378. notes, pages ^.^.1 et suiv. (e) Ordonn. tome VII, pages 169, 170 (h) Ordonn. tomeII, pages 523 et 524et 233. (i) Ibid. tome III, page 30.

(f) L’une du’ 3 avril 139a, l’autre

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