Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 15.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÉ FA C E, xlvij

» semblables en poids1, taille (a) et façon, et en cours comme ceux » que nous faisons faire à présent esdictes monnoyes ; lesquels vous ferez «aljaÿer (b) à deux deniers douze de ïoy (c) argent-Ie-roy (d) tant » seulement, sans y mectre ne faire aucune différence de ceux que vIen a faictz à trois deniers de ioy : car ainsi lavons-nous ordonné, »affin de tenir la chose plus secrete. Et ce tenez et faictes faire et » tenir le plus secret qu’il pourra estre fait.» Un autre vice que les lois nous font connoître dans cette branche Je l’administration publique, est la négligence et la mauvaise foi Je ceux à qui le Prince en confioit la direction, et la négligence moins pardonnable encore du Souverain et de ses ministres envers tant d’administrateurs infidèles. II suffira, pour en convaincre nos lecteurs, de rappeler ce que disoit le Roi Jean dans des lettres du 27 septembre 1361 (e) :« Il est venu à nostre congnoissance que » plusieurs maistres particuliers de nos monnoyes ont à compter de «trop grant et excessif nombre de comptes, par lesquels il est vraisemblable que iis nous doivent plusieurs et grosses sommes de » deniers, et aussi que il a passé plus de quatorze ans que les «generaulx maistres de nos monnoyes ne comptèrent des boestes’ «de nos monnoyes, esquelles doit avoir eu grant quantité de deniers «tant d’or comme d’argent ; desquels comptes ainsi non faits et oys «le retardement est par le deffàut desdits generaufx maistres des monnoyés, tant pour ce que ils en ont esté negligens ou temps passé, «comme pour ce que l’un s’atent à l’autre, laquelle chose est en nostre «très-grand dommage et préjudice, et dont forment (f) nous desplaist, «et non sans cause. » D’autres ordonnances avoient été rendues plus anciennement, avant la captivité du Roi, contre les malversations des officiers des monnoies^// mais leurs menaces avoient été sans effet, et des lois inutiles sont toujours des lois funestes. Le monarque avoit été quelquefois si frappé de tous les maux que faisoit naître le besoin de gagner sur la fabrication des monnoies, qu’il avoit mieux aimé renoncer à ce revenu que de l’acheter à un tel prix. Philippe de Valois mérite d’être cité pour avoir eu deux fois cette pensée (h).

Ce ne fut pas celle de Charles VI ou de ses ministres. Les malheurs deniers d’or ou d’argent, dans le xiv.e (e) Ordonn. tome III, pages 523 et siècle, les indications données par les 524. Voir aussi, page 327, un mandetabies des deux premiers volumes de cette ment du 27 octobre 1361. collection, au mot Denier. (f) Fortement.

(a) Nombre. (g) Tome IV, pages x 5 1 et 275.

(h) Ailier, mélanger. (h) Voir l’article 7 de l’ordonnance (c) On entendoit par Ioy, la portion du 6 septembre 1329, et l’article 17 de d’argent qu’il devoit y avoir ; le tiers, ie celle du 25 mars 1332 , tome II, pages quart, la moitié. 33 et 86.

(d) Voir la préface du t. III, p. cxj et suiv. .