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ij PRÉFACE.

H eut un succès que les recueils précédens n’avoient pas obtenu : « tant il est vrai», dit Laurière, qui rappelle, ces faits avec beaucoup plus d’étendue dans la préface du I.er volume de cette collection, « tant il est vrai que ceux qui s’appliquent à l’étude des lois, » veulent les lire de suite, et telles que le Souverain les a données. » Louis XIV conçut l’idée d’avoir un recueil de nos lois aussi complet qu’il pouvoit I1’être. Des ordres furent envoyés par ie chancelier de Pontchartrain dans tous les tribunaux, dans tous les établissemens publics, pour les y rechercher. On imprima un Sommaire ou plutôt une Table chronologique des ordonnances qu’on avoit déjà, et ion invita tous les citoyens qui en auroient ou en connoîtroient de nouvelies, à ies indiquer ou les communiquer. On réclama pareillement des hommes instruits toutes les observations qu’ils voudroient fournir. Rien ne fut oublié pour donner à l’ouvrage le plus haut caractère d’exactitude et d’universalité. La Table chronologique dont nous venons de parler, avoit été publiée en 1706 (a) ; plusieurs années s’écoulèrent encore avant que le travail commençât. Le premier volume ne parut qu’en 1723 ; il étoit l’ouvrage de M. de Laurière, un des savans les plus distingués, à cette époque, dans la connoissance de l’histoire du moyen âge, et de la jurisprudence en particulier. D’Aguesseau présidoit à la magistrature françoise ; M. de Laurière se montra digne du choix de ce grand homme : malheureusement, la mort ne lui permit de préparer que les deux premiers volumes ; le second même fut publié par son successeur dans cette vaste entreprise, M. Secousse, qui fut encore choisi par d’Aguesseau.

Nous devons à cet écrivain, si instruit également dans la jurisprudence et dans l’histoire, les sept volumes suivans. A sa mort, en 1754» fouvrage fut confié à M. de Villevault, alors conseiller de la Cour des aides de Paris, et depuis maître des requêtes et intendant du commerce maritime. M. de Villevault demanda bientôt lui-même d’avoir pour coopérateur M. de Bréquigny, membre de l’Académie des belles-lettres, et que l’Académie françoise appela aussi, peu de temps après, dans son sein.

1VL de Villevault et M. de Bréquigny ont publié ensemble les quatre volumes suivans. M. de Bréquigny a publié seul le quatorzième ; il mourut sans laisser de continuateur. Ouand, à la place des anciennes Académies que la révolution avoit détruites, on eut créé un Institut des sciences, des lettres et des arts, les grands travaux littéraires purent enfin être repris ; la direction et la surveillance lui en furent confiées. Il me chargea (a) On lit en 1686 dans la préface du mais la faute a été corrigée dans Ferrata I.er volume des Ordonnances, page v ; de ce volume : la vraie date est 1706.