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PRÉFACE.

Au moment où cet ouvrage reparaît après une suspension de vingt années, il est nécessaire de rappeler quels motifs le firent entreprendre, et quelle route ont suivie les hommes successivement chargés d’y concourir.

Plusieurs fois on avoit tenté de recueillir les ordonnances de nos Rois. Dès le xiv.e siècle, à la fin du règne de Louis X, Guillaume Dubreuil rassembla celles dé’ ce Prince et de ses trois prédécesseurs, Philippe IV ou le Bel, Philippe III ou le Hardi, et Louis IX. Vers le milieu du XVI.C siècle, on donna des recueils plus étendus : mais, indépendamment de ce qu’ils étoient encore très-incomplets, l’ordre des matières, que Dumoulin et {lebuffi, auteurs des principaux de ces recueils, crurent devoir préférer, avoit sans cesse obligé de morceler les lois, d’en ranger sous différens titres les différentes dispositions ; et par-là il devenoit impossible de saisir et de suivre l’esprit général de la législation, sa conformité aux besoins ou aux mœurs de la France, les progrès qu’elle pouvoit faire, les erreurs où elle pouvoit tomber, son caractère absolu, ses effets universels. Fontanon publia, en i 580, une collection nouvelle ; l’ordre des matières y fut conservé : mais les lois y étoient entières ; on les plaça d’après leur objet principal, sans en’détacher, comme on l’avoit fait d’abord, les articles qui pouvoient être rangés sous un autre titre. Une seconde édition en fut publiée trente ans après : on y ajouta beaucoup de lois oubliées ou négligées par Fontanon, et toutes celles qui avoient été rendues depuis 1 580 ; mais ces additions furent imprimées à la suite de l’ouvrage, au lieu d’être insérées dans la collection, d’après le plan adopté par le premier éditeur. Dans l’intervalle, un de nos plus savans magistrats, le président Brisson, alors avocat général au Parlement de Paris, avoit publié, par l’ordre et sous les auspices de Henri III, un recueil abrégé des lois françoises, à l’imitation du recueil célèbre des lois romaines : celui-ci est arrivé jusqu’à nous, sous le nom du Prince qui ordonna cet utile travail, de Justinien ; l’autre fut appelé le Code Henri. L’ouvrage de Brisson parut en 1587. Guénois, lieutenant général d’Issoudun, donna, en 1596, une collection nouvelle ; il s’y occupa moins à réunir des lois entières, qu’à rapprocher et conférer ensemble les dispositions particulières de diverses lois qui existoient déjà sur le même objet. Un recueil par ordre chronologique parut en 1620 ; quoiqu’imparfait, Tome XV. a