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Ne prenons que la première partie de cette assertion de Gay-Lussac, à savoir, qu’il n’y a plus d’oxygène dans les conserves d’Appert. Ne voyez-vous pas qu’elle justifie les craintes de Needham sur une altération de l’air des vases dans les expériences de Spallanzani ? Comme je le disais tout à l’heure, par conséquent, Spallanzani n’avait pas triomphé des objections de Needham.

Mais vous allez reconnaître que ceci n’est que la surface des choses.

Au mois de février 1837, le docteur Schwann, de Berlin, ajouta un progrès notable dans la question qui nous occupe. Il publia le fait suivant : Une infusion de chair est mise dans un ballon de verre. On ferme ensuite le ballon à la lampe, puis on l’expose tout entier à la température de l’eau bouillante, et après son refroidissement on l’abandonne à lui-même. Le liquide ne se putréfie pas. Jusque-là rien de bien nouveau. C’est une conserve d’Appert. Le docteur Schwann ne parle pas des expériences d’Appert, de Gay-Lussac, de Spallanzani. — Je répare cet oubli, parce que l’une de mes préoccupations dans cette leçon sera de chercher à rendre à chaque expérimentateur la part de progrès qui lui est due. Mais il était désirable, ajoute M. Schwann, de modifier l’essai de telle manière qu’un renouvellement de l’air devînt possible, avec cette condition toutefois, que le nouvel air fût préalablement chauffé comme l’est celui du ballon à l’origine. Alors M. Schwann répète l’expérience précédente, en faisant arriver dans le ballon, aussitôt après l’ébullition, de l’air froid, mais qui passait préalablement dans des tubes de verre entourés de bains d’alliage fusible. Le résultat fut le même, il n’y eut pas d’altération du liquide organique.

C’était là un grand progrès. En effet, cela montrait