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Il serait sans utilité de présenter un historique complet de la querelle des deux savants naturalistes. Mais il importe de bien préciser la difficulté expérimentale à laquelle ils appliquèrent plus particulièrement leurs efforts, et de rechercher si ce long débat avait éloigné tous les doutes. C’est ce que l’on croit généralement. Spallanzani est volontiers regardé comme l’adversaire victorieux de Needham. Un examen impartial de leurs observations contradictoires sur le point le plus délicat du sujet va nous montrer que Needham ne pouvait, en toute justice, abandonner sa doctrine en présence des travaux de Spallanzani.

J’ai dit que Needham avait appuyé la doctrine des générations spontanées sur des expériences directes. C’est lui en effet qui est l’auteur de la méthode des expériences en vases clos exposés préalablement à l’action du feu.

« M. de Needham, dit Spallanzani, nous assure que les expériences ainsi disposées ont toujours réussi fort heureusement entre ses mains, c’est-à-dire que les infusions ont montré des infusoires et que c’est là ce qui a mis le sceau à son système.

« Si après avoir purgé, ajoute Spallanzani, par le moyen du feu, et les substances que l’on met dans les vases et l’air contenu dans ces mêmes vases, on porte encore la précaution jusqu’à leur ôter toute communication avec l’air ambiant, et que malgré cela, à l’ouverture des fioles, on y trouve encore des animaux vivants, cela deviendra une forte preuve contre le système des ovaires ; j’ignore même ce que ses partisans pourront y répondre. »

Notez bien ces derniers mots. Ils prouvent que Spallanzani plaçait dans le résultat des expériences ainsi conduites le critérium de la vérité ou de l’erreur. Or, nous allons voir que tel était également l’avis de