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de productions d’infusoires et de cryptogames dans des liquides formés de principes en quelque sorte purement minéraux, tels que le sucre candi, les phosphates et les sels d’ammoniaque. Les théories sur l’origine des générations spontanées ne sont plus applicables ici. On ne peut plus invoquer les forces génésiques des matières albuminoïdes qui ont eu vie, puisque ces matières albuminoïdes sont supprimées.

Quoi qu’il en soit, messieurs, n’exagérons rien. Dans des sujets aussi délicats, sachons nous arrêter là où s’arrête l’expérience. Mon travail ne s’applique qu’à des infusions qui ont subi préalablement la température de l’ébullition. En ce qui concerne de semblables infusions, je regarde comme rigoureusement démontré par mes expériences que tous les infusoires et toutes les cryptogames qui s’y développent proviennent de germes qui sont en suspension dans l’air. Qu’un partisan de la doctrine des générations spontanées fasse telle supposition qu’il voudra au sujet des infusions qui n’ont pas été bouillies, je ne le suivrai pas, parce que je n’aurais plus l’expérience pour guide. Je suis en outre le premier à reconnaître que dans le sujet qui nous occupe il y a encore nombre de problèmes à résoudre, et, pour n’en citer que quelques-uns : quelle est l’origine des gros infusoires ? D’où vient la différence que l’on remarque entre les infusions qui ont été bouillies et celles qui ne l’ont pas été, sous le rapport de la variété des productions organisées, notamment des gros infusoires ? Qu’arriverait-il si l’on plaçait au contact de l’air calciné les liquides bruts de l’économie, non chauffés préalablement, tels que l’urine, le lait, le sang ?

Ces questions méritent toute l’attention des naturalistes.

À côté d’elles, combien d’autres sujets d’études pleins