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Exposée à l’air, elle s’altère, elle montre en très-peu de jours des cryptogames et des infusoires. Eh bien, il est prouvé par mes expériences que son altération est uniquement due à la chute des particules solides que l’air charrie toujours. Rien, rien autre n’est la cause de la vie dans les infusions qui ont été portées à l’ébullition. En outre, je recueille ces particules et je vous les montre au microscope formées de débris amorphes associés à des corpuscules organisés qui ressemblent complètement à des œufs infusoires ou à des spores de cryptogames.

Voulez-vous, vous, partisan de la génération spontanée, soutenir encore vos principes en présence de ces faits ? vous le pouvez. Mais il faudra que vous disiez que vous préférez placer l’origine des productions organisées dans les débris amorphes, la suie, le carbonate de chaux, la silice, les brins de laine… plutôt que dans les corpuscules, qui ressemblent tant aux germes de ces mêmes productions. L’inconséquence d’un pareil raisonnement ressort d’elle-même. C’est le progrès de mes expériences d’y avoir acculé les partisans de la doctrine de la génération spontanée, qui jusque-là pouvaient invoquer l’existence possible dans l’atmosphère de je ne sais quel principe mystérieux, gaz ou fluide, capable de provoquer la naissance des générations dites spontanées.

M. Pouchet présente comme une immense objection, ce sont ses expressions, que dans mes ballons je ne vois pas naître de gros infusoires ciliés, des kolpodes, des vorticelles… Mais je vois naître dans mes ballons ce que j’y vois naître quand je les expose librement au contact de l’air pendant quelques jours.

Si M. Pouchet venait me dire : Voici une infusion qui a subi l’ébullition et qui, dans l’espace de deux ou trois jours, va fournir, à l’air libre, des gros infu-