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suspendue. Les choses restent telles quelles indéfiniment.

La rapidité de l’absorption du gaz oxygène, qui se trouve toujours remplacé par de l’acide carbonique en proportions variables, est souvent considérable. Il suffit quelquefois de deux ou trois jours pour que tout l’oxygène disparaisse.

N’abandonnons pas ce genre d’expérience sans lui faire donner un résultat nouveau bien digne d’intérêt dans le sujet qui nous occupe. On voit que l’appareil est disposé de telle façon qu’il est bien facile de soumettre les poussières à l’action d’une température plus ou moins élevée à l’état sec, avant de les semer dans la liqueur organique. Il suffira de faire plonger le tube en U dans un bain d’eau pure, d’eau saturée de divers sels ou d’huile. Un thermomètre donnera la température exacte du bain.

Cela posé, il sera facile, d’autre part, de comparer l’action de la température sur la fécondité des poussières avec l’action de la température sur la fécondité des véritables spores des moisissures les plus vulgaires.

Eh bien, on arrive à ce résultat, c’est que les poussières qui sont en suspension dans l’air conservent leur fécondité jusqu’à la température de 120° environ. Si l’on élève la température à 130°, les poussières ne donnent plus de productions. Or, les spores des moisissures vulgaires sont dans le même cas. Chauffées à l’abri de toute humidité, elles restent fécondes jusqu’à 120° ; mais si la température atteint 130°, elles ne germent plus.

Cette correspondance n’est-elle pas une preuve nouvelle que parmi les corpuscules organisés qui existent dans l’air il y a des spores de cryptogames ?

Les expériences que je viens de rapporter me