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à la pression ordinaire, et qui a été porté au rouge ; on ferme le col à la lampe. Le ballon peut être alors abandonné à lui-même indéfiniment sans éprouver aucune altération.

C’est dans ce ballon que nous allons suivre les effets de l’introduction des poussières de l’air, mais il nous faut une méthode irréprochable, qui éloigne toute cause d’erreur. Supposez pour un instant que nous puissions remplir cette salle d’air calciné. L’opération serait bien simple : nous savons que cet air est inactif sur ce liquide. Nous briserions le ballon et nous introduirions nos poussières. Si un effet quelconque se produisait, il serait dû aux poussières déposées. On ne pourrait l’attribuer à rien autre chose. Eh bien, c’est précisément la condition que nous allons réaliser à l’aide de cet appareil.

Un tube de platine avec son manchon de terre cuite et son appareil à gaz, un tube en T muni de robinets. L’une des branches communique au tube de platine, la deuxième à la machine pneumatique, et la troisième à un gros tube de verre.

Dans ce gros tube plaçons un fragment de l’une de nos bourres de coton chargées de poussières de l’air, à l’aide d’un tube de verre de petit diamètre. Enfin adaptons le ballon à l’aide d’un caoutchouc, ballon que je supposerai être à l’étuve depuis deux mois par exemple. Cela posé, faisons le vide dans l’appareil, après avoir fermé le robinet qui communique au tube de platine ; laissons rentrer l’air calciné ; et répétons cette manœuvre dix à douze fois. Le petit tube à coton sera entouré d’air calciné, c’est-à-dire inactif, puisque le ballon en est rempli depuis deux mois sans que son liquide ait éprouvé d’altération.

Alors je brise la pointe du ballon à travers le caoutchouc et je laisse glisser le petit tube dans le ballon,