Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de compter dans la poussière recueillie et délayée dans l’acide sulfurique concentré plusieurs milliers de corpuscules organisés. Le calcul est bien simple en connaissant le rapport des surfaces réelles du champ et de la goutte de liquide étalée, et le nombre moyen de corpuscules que l’on aperçoit dans chaque champ que l’on considère.

M. Pouchet, pour réfuter ces expériences, a opéré sur de la neige fondue. J’ignore si ce moyen vaut le mien. Mais dans tous les cas il aurait fallu faire fondre la première neige tombée, et non la dernière. M. Pouchet dit qu’il s’est servi de la dernière.

Voilà qui est bien acquis : l’air charrie constamment, et par suite laisse déposer sans cesse à la surface des objets, des corpuscules organisés dont la forme et la structure ne permettent pas de les distinguer des germes des organismes les plus inférieurs. Ces corpuscules sont-ils des germes féconds ? C’est ce qu’il faut essayer de rechercher par l’expérience. L’expérience est naturellement indiquée : il faut les semer dans une liqueur putrescible propre à la nourriture des infusoires et des cryptogames, et voir ce qui en résultera, avec cette précaution, d’ailleurs indispensable, d’éloigner complètement l’accès de l’air ordinaire, que nous savons être actif sans en connaître la cause, et d’une manière non moins absolue toute manipulation sur la cuve à mercure. Son emploi, je le dirai tout à l’heure, troublerait tous les résultats.

Dans un ballon de 250 centimètres cubes j’introduis 100 centimètres cubes d’eau de levûre sucrée ou non sucrée ; j’adapte l’extrémité étirée du col à un tube de platine entouré d’un manchon que l’on chauffe au gaz à une température rouge. Je fais bouillir le liquide, de manière à chasser l’air ordinaire par la vapeur d’eau. Après le refroidissement, le ballon se trouve rempli d’air