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fournie ? Il est impossible de le dire. Et puis, des corpuscules en suspension dans l’air quels sont ceux qui se déposent ? Les plus lourds, c’est-à-dire les corpuscules minéraux ou les corpuscules organiques du plus grand volume, et ce sont au contraire les plus légers que nous aurions intérêt à recueillir et à étudier.

Or voici un moyen simple de rassembler les corpuscules qui sont en suspension dans l’air, et de les examiner au microscope. Plaçons dans un tube de verre une petite bourre de coton-poudre, de la variété de ce coton qui est soluble dans l’éther acétique ou dans un mélange d’alcool et d’éther. Puis, à l’aide d’un aspirateur à eau, faisons passer dans le tube un volume d’air déterminé. Les particules de poussière seront arrêtées, au moins en très-grande partie, par les fibres du coton. Alors dissolvons le coton dans le mélange éthéré. Par un repos de vingt-quatre heures toutes les poussières tomberont au fond du tube, où il sera facile de les laver plusieurs fois par décantation. On les transporte alors dans un verre de montre, où le restant du liquide s’évapore ; puis on les soumet sur le porte-objets du microscope à divers réactifs propres à déceler leur nature. Le mieux est de les délayer dans l’acide sulfurique concentré, qui dissout sur le champ la fécule, et qui n’altère pas la forme de beaucoup de germes des moisissures ou des infusoires, et c’est la forme surtout qui sert à les reconnaître. L’acide sulfurique a en outre l’avantage de disjoindre les corpuscules de nature diverse, de les isoler et de permettre ainsi de mieux reconnaître ceux qui sont organisés ; car ces derniers se trouvent souvent englobés par des poussières amorphes qui empêchent de bien distinguer leurs contours.

Cela posé, voici le résultat auquel on arrive. Aux poussières amorphes se trouvent constamment associés