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nombre des faits de génération prétendue spontanée, admettaient l’ancienne hypothèse de la dissémination aérienne des germes, et affirmaient que c’étaient ces germes que l’on arrêtait ou que l’on détruisait dans les expériences de Schwann, de Schultze et de Schrœder. Les partisans de la génération spontanée, au contraire, affirmaient que dans ces expériences on détruisait un principe inconnu, peut-être un gaz analogue à l’ozone, peut-être un fluide…, enfin quelque chose sans vie qui était le primum movens de la vie dans les infusions, ainsi que M. Schrœder et M. Schwann lui-même le laissaient supposer. Si ce sont des germes, ajoutaient-ils, montrez-les. Ce sont choses visibles et reconnaissables au microscope. On ne peut pas nier, disaient-ils encore, que dans la poussière déposée à la surface des objets ou des monuments les plus anciens, il n’y ait quelquefois des spores ou des œufs de microzoaires, mais il y en a en nombre excessivement restreint, comme il y a partout des semences voyageuses.

L’un des partisans les plus déclarés de la doctrine des générations spontanées, M. Pouchet, s’exprime ainsi :

« On rencontre parfois dans la poussière quelques œufs de microzoaires, mais c’est une véritable exception. »

Plus loin il dit :

« Parmi les corpuscules de poussière qui appartiennent au règne végétal, il y a des spores de cryptogames, mais en fort petit nombre. Et il ajoute : mais j’ai constamment rencontré une certaine quantité de fécule de blé. Il est évident que c’est cette fécule ou que ce sont des grains de silice que l’on a pris pour des œufs de microzoaires. »

Voilà exactement le point où j’ai pris la question.

Remarquons d’abord qu’il ne sert pas à grand’chose d’étudier la poussière au repos. Quel volume d’air l’a