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près les nôtres par la filtration de cet air à travers le coton. Comme il reste ici encore tant de questions à décider par la voie de l’expérience, nous nous abstiendrons de déduire aucune conclusion théorique de nos expériences. »

M. Schrœder revint seul sur le sujet en 1859, dans un mémoire qui traite en outre de la cause de la cristallisation. Ce nouveau travail ne conduisit pas davantage son auteur à des conclusions dégagées de toute incertitude. Il y fait connaître de nouveaux liquides organiques qui ne se putréfient pas lorsqu’on les met au contact de l’air filtré, et il ajoute le jaune d’œuf à la liste de ceux qui, comme le lait et la viande sans eau, se putréfient dans l’air filtré sur le coton.

« On pourrait admettre, dit-il, que l’air frais renferme une substance active qui provoque les phénomènes de fermentation alcoolique et de putréfaction, substance que la chaleur détruirait ou que le coton arrêterait. Mais faut-il regarder cette substance active comme formée de germes organisés microscopiques disséminés dans l’air, ou bien est-ce une substance chimique encore inconnue ? je l’ignore. »

Puis il arrive aux phénomènes de cristallisation par l’air libre, ou par l’air filtré à la manière de Lœwel, et il finit par identifier complètement la cause de la cristallisation et de la putréfaction.

Remarquez-le bien, messieurs, ce travail est de 1859. Vous comprendrez maintenant les difficultés qui, à cette date, devaient assiéger tout esprit impartial, libre d’idées préconçues, et désireux de se former une opinion dûment motivée sur cette grave question des générations spontanées ? Tous ceux qui la croyaient résolue en connaissaient mal l’histoire.

Spallanzani n’avait pas triomphé des objections de