Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MM. Schrœder et Dusch ont procédé de la manière suivante :

Un ballon de verre reçoit la matière organique. Le bouchon du ballon est traversé par deux tubes recourbés à angle droit. L’un de ces tubes communique avec un aspirateur à eau ; l’autre à un large tube d’un pouce de diamètre et de vingt pouces de longueur, rempli de coton. On chauffait alors la matière organique en maintenant l’ébullition un temps suffisant pour que tous les tubes de communication fussent échauffés fortement par la vapeur d’eau. Alors on ouvrait le robinet de l’aspirateur.

Dans leur premier travail, MM. Schrœder et Dusch ont opéré :

1o Sur de la viande avec addition d’eau ;

2o Sur le moût de bière ;

3o Sur le lait ;

4o Sur la viande sans addition d’eau.

Dans les deux premiers cas, l’air filtré à travers le coton a laissé intactes les liqueurs. Mais le lait s’est caillé et la viande sans eau est entrée en putréfaction.

« Il semble donc résulter de ces expériences, disent MM. Schrœder et Dusch, qu’il y a des décompositions spontanées de substances organiques qui n’ont besoin pour commencer que de la présence du gaz oxygène. Par exemple, la putréfaction de la viande sans eau, la putréfaction de la caséine du lait, et la transformation du sucre de lait en acide lactique. Mais à côté il y aurait d’autres phénomènes de putréfaction et de fermentation placés à tort dans la même catégorie que les précédents, tels que la putréfaction du jus de viande et la fermentation alcoolique, qui exigeraient pour commencer, outre l’oxygène, ces choses inconnues mêlées à l’air atmosphérique, qui sont détruites par la chaleur d’après les expériences de Schwann, et d’a-