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1o  La molécule de l’acide tartrique, quelle qu’elle soit d’ailleurs, est dissymétrique, et d’une dissymétrie à image non superposable. 2o  La molécule de l’acide tartrique gauche est précisément formée par le groupe d’atomes inverse. Et à quels caractères reconnaîtrons-nous l’existence de la dissymétrie moléculaire ? D’une part à l’hémiédrie non superposable, de l’autre, et surtout, à la propriété optique rotatoire lorsque le corps est en dissolution.

Ces principes étant posés, examinons tous les corps de la nature ou des laboratoires, et nous trouverons facilement qu’une foule d’entre eux possèdent à la fois ce genre d’hémiédrie et la propriété rotatoire moléculaire, et que tous les autres ne nous offrent ni l’un ni l’autre de ces caractères.

J’avais donc raison de le dire : La conséquence légitime et forcée de notre premier entretien peut s’exprimer de cette manière :

Tous les corps (j’emploie ici cette expression dans le langage chimique) se partagent en deux grandes classes, les corps à image superposable, les corps à image à non superposable ; les corps à arrangements d’atomes dissymétriques, ceux à arrangements d’atomes homoédriques.

III.

Ici nous rencontrons un fait qui mériterait bien de fixer l’attention, lors même qu’on l’envisagerait seul et isolé de l’ensemble des considérations qui vont suivre. Le voici :

Tous les produits artificiels des laboratoires et toutes les espèces minérales sont à image superposable. Au contraire la plupart des produits organiques naturels (je pourrais même dire tous, si je n’avais à nommer que