Page:Pasteur - Recherches sur la dissymétrie moléculaire des produits organiques naturels, 1860.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nature des bases ; γ seul diffère sensiblement. Il y a une sorte de demi-isomorphisme entre tous les tartrates. On dirait que le groupe tartrique domine et imprime un cachet de ressemblance entre ces diverses formes, malgré la différence des autres éléments constituants.

Il résulte de là qu’il y a quelque chose de commun dans les formes de tous les tartrates, et qu’il est possible de les orienter semblablement, en prenant, par exemple, pour caractère de position semblable, la position des axes α et β.

Or, si l’on compare sur tous les prismes des formes primitives des tartrates, orientés de la même manière, la disposition des faces hémiédriques, on trouve que cette disposition est la même.

Résumons en deux mots ces résultats, qui ont été le point de départ de toutes mes recherches ultérieures : Les tartrates sont hémiédriques et ils le sont dans le même sens.

Guidé alors, d’un côté, par le fait de l’existence de la polarisation rotatoire moléculaire, découvert par M. Biot dans l’acide tartrique et dans toutes ses combinaisons, de l’autre, par le rapprochement ingénieux d’Herschell, en troisième lieu par les vues savantes de M. Delafosse, pour qui l’hémiédrie a toujours été une loi de structure et non un accident de la cristallisation, je présumai qu’il pourrait y avoir une corrélation entre l’hémiédrie des tartrates et leur propriété de dévier le plan de la lumière polarisée.

Il importe de bien saisir ici la suite des idées :

Haüy et Weiss constatent que dans le quartz il existe des faces hémiédriques, et que ces faces tombent à droite sur certains échantillons, à gauche sur d’autres. De son côté, M. Biot trouve que les cristaux de quartz se partagent également en deux groupes, sous le rapport de leurs propriétés optiques, les uns déviant