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pas un grand physiologiste, » répondit celui-ci, « c’est la Physiologie elle-même[1]. »

Une maladie grave tient depuis plusieurs jours M. Bernard éloigné de Paris et de l’Académie. Le mal, dans tous ses symptômes alarmants, a cédé heureusement aux secours de l’art et aux soins de l’amitié. Vous jugez bien que tout danger a disparu, » disais-je il y a peu de jours au célèbre médecin[2] qui a donné une preuve si sûre de l’excellence de son jugement par l’affectueuse et vaillante estime dont il a toujours entouré M. Claude Bernard. « Oui », me répondit-il, « c’était nécessaire. » Belle et bonne parole, expression du cœur autant que de la raison.

Puisse la publicité donnée à ces sentiments intimes aller consoler l’illustre savant des loisirs obligés de la retraite, et lui dire avec quelle joie il sera accueilli à son retour par ses confrères et ses amis.

L. Pasteur.

Cet article alla droit au cœur de Bernard. Il m’écrivit à la date du 9 novembre :

Saint-Julien, 9 novembre 1866.
Mon cher ami,

J’ai reçu hier le Moniteur contenant le superbe article que vous avez écrit sur moi. Vos grands éloges sont certes bien faits pour m’enorgueillir ; cependant je garde toujours le sentiment que je suis très loin du but que je voudrais atteindre. Si la santé me revient, comme j’aime maintenant à l’espérer, il me sera possible. je pense, de poursuivre mes travaux dans un ordre plus métho-

  1. M. Duruy et M. Dumas.
  2. M. Rayer.