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culte de la Vérité des considérations étrangères. Toutefois, je veux écarter jusqu’au soupçon de l’idée qu’un nuage aurait pu traverser nos relations de bonne confraternité. Qu’il me soit permis d’en aller chercher la preuve dans des souvenirs intimes.

La santé de Bernard fut très-éprouvée pendant l’année 1866. Les médecins avec lesquels il était en communication habituelle, les Drs Rayer et Davaine, avaient perdu tout espoir de le guérir. Bernard, qui comptait peu sur la Médecine, mais beaucoup sur la nature, l’hygiène et les soins que pourrait lui suggérer un examen attentif et quotidien des symptômes de son mal, se refugia courageusement à cette même maison de campagne de Saint-Julien d’où sont datées les Notes sur la fermentation, dont je vais faire un examen critique. Ses amis, qui suivaient la marche de sa maladie avec la plus vive anxiété, s’ingéniaient, pour la plupart, à lui adresser des consolations et de réconfortants souvenirs. Personnellement, j’eus l’idée de faire paraitre dans le Moniteur universel une appréciation sommaire de l’importance de ses travaux, de son enseignement et de sa méthode. Voici textuellement cet article, qui scella, pour ainsi dire, entre nous des liens d’une mutuelle et affectueuse confiance, comme on pourra s’en convaincre tout à l’heure :