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à cause de ma faiblesse. Car, Seigneur, votre Royaume est dans vos fidèles, et je le trouverai dans moi-même si j’y trouve votre Esprit et vos sentiments.

X.

Mais, Seigneur, que ferai-je pour vous obliger à répandre votre Esprit sur cette misérable terre ? Tout ce que je suis vous est odieux, et je ne trouve rien en moi qui vous puisse agréer. Je n’y vois rien, Seigneur, que mes seules douleurs qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. Considérez donc les maux que je souffre, et ceux qui me menacent. Voyez d’un œil de miséricorde les plaies que votre main m’a faites. Ô mon Sauveur, qui avez aimé vos souffrances en la mort ! Ô Dieu, qui ne vous êtes fait homme que pour souffrir plus qu’aucun homme pour le salut des hommes ! Ô Dieu, qui ne vous êtes incarné après le péché des hommes et qui n’avez pris un corps que pour y souffrir tous les maux que nos péchés ont mérité ! Ô Dieu, qui